Impossibles Réparations
Ce projet se déroule en trois volets qui sont :
1-L’extraction/Le pillage 2-La réparation/Défaire les nœuds 3-Reconstruire/Retramer l’histoire
Il s’agit d’une représentation qui met en scène, au moyen de mécanismes simples, l’histoire de la colonisation ou comment le monde occidental s’est enrichi et s’est construit, en exploitant et pillant les pays colonisés, pour ensuite perdre du terrain sans pouvoir réparer tous les dommages causés.
Par un biais métaphorique questionnant la possibilité de la réparation coloniale à la hauteur des dégâts réellement causés, ce projet pointe la difficulté d’inverser les processus et de panser les plaies. Ce ne sont donc pas les nécessités politiques, économiques et symboliques des réparations qui sont ici critiquées par l’artiste, mais bien l’irréversibilité de la violence exercée.
Le 1er volet – Le pillage :
Les ventilateurs représentent les pays colonisateurs
Les cônes de fils dorés sont les ressources, les matières premières des pays colonisés.
Les images des populations, de la faunes et de la flore des pays exploités deviennent les supports/canettes disparaissant sous le butin
de l’occident qui se bobine et s’expose au fur et à mesure du processus..
Les canettes de fils dorés constituées sont donc les butins accumulés provenant de l’extraction des ressources et sont épinglées sur le mur tel des trophées.
Les blocs de bois d’azobé symbolisent l’élévation économique des pays colonisateurs.
L’installation est performative, participative et évolutive.
Le spectateur, à son corps défendant ou non, devient acteur de ce pillage orchestré, lui rappelant ainsi que la société occidentale dans laquelle il vit s’est construite sur ces fondations malsaines.
Déroulement du processus
Prenez 2 feuilles A4 d’images imprimées représentant tout ce que le colonisateur a détruit sur son passage pour arriver à ses fins servant de support à l’extraction. Les 2 feuilles sont pliées en quatre puis roulées au diamètre de l’axe du ventilateur et scotchées avec du tape noir ou en blanc.
Une fois le support dit « canette » constitué, vous pouvez actionner le déroulement du fil c’est à dire l’extraction pour constituer le butin en allumant le ventilateur.
Une fois la canette pleine, vous pouvez l’accrocher sur le tissus mural noir à l’aide d’une épingle et d’un fil.
Vous pouvez constituer autant de cannette que vous voulez. Chaque cône est constitué d’un nombre variable de canettes.
Le 2ème volet – Défaire les noeuds
Après L’extraction/Le pillage lors du premier volet Impossibles Réparations, il est temps aujourd’hui de faire machine
arrière et de s’essayer à Défaire les nœuds…
Le deuxième chapitre de ce projet autour de la réparation coloniale implique le visiteur dans la difficulté et l’impossibilité de défaire ou réparer les actes de pillage commis, sans en percevoir les dommages et retrouver les traces, les cicatrices laissées.
Les participants s’essayent à porter les gestes d’une réparation commune mais aussi propre à chacun.
L’installation du deuxième volet reprend les éléments essentiels du premier volet c’est à dire :
-le butin constitué lors du pillage : extraction des ressources de matières premières venant des pays colonisés qui sont formalisées par l’accumulation de bobines de fil doré sur le mur.
Les bobines se sont faites sur les images oubliées de la faune, de la flore et des populations des pays colonisés qui ont disparus sous le pillage.
-les pays colonisateurs qui sont les ventilateurs
-l’économie et sa puissance, l’accumulation des richesses sont symbolisées par les blocs de bois azobé
-le café en grain qui jonchait le sol et qui a été piétiné lors du pillage
-les visiteurs qui sont acteurs du fil de l’histoire.
Viennent s’ajouter les clous forgés comme support du démêlage et de la réparation. Servant de réceptacle à la restitution des fils dorés qui seront ensuite plantés dans le monument funéraire prévu pour y accueillir cette tentative de réparation.
Déroulement du processus
Prenez une bobine de fils dorés épinglés sur le mur du butin de l’occident.
Placez votre bobine sur l’axe de rotation d’un des ventilateurs pays colonisateur débranché.
Puis délicatement, en pleine conscience de votre geste, défaite la bobine et les nœuds.
Constituez un enroulement du fil autour d’un ou plusieurs clous pour libérer au fur et à mesure le support papier de la bobine.
Lorsque le support de la bobine est entièrement évidé, enlevez délicatement le tape et dépliez les images de faune, de flore et des populations qui ont été dissimulées sous le pillage.
Afficher sur le cénotaphe les images révélées et leurs offrandes constituées.